L’endométriose

L'ENDOMÉTRIOSE

L’endométriose est une maladie multifactorielle résultant de l’action combinée de facteurs génétiques et environnementaux, et de facteurs liés aux menstruations. Par définition, l’endométriose correspond d’un point de vue histologique à la présence de glandes et de stroma endométrial en dehors de l’utérus.

En raison de cette définition histologique, la prévalence de l’endométriose est difficile à estimer en population générale. La prévalence de l’endométriose chez les femmes présentant des algies pelviennes chroniques varie de 2 à 74 % selon les études. La prévalence de l’endométriose chez les femmes ayant des algies pelviennes aiguës serait supérieure à 33 %. Une incidence annuelle de 0,1 % a été rapporté chez les femmes entre 15 à 49 ans.

Le périmètre de l’endométriose concerne à la fois des pathologies génitales, digestives, urologiques et plus rarement extra abdominales (thoraciques) pouvant être affectées par l’endométriose. Les spécialités les plus impliquées dans la prise en charge sont les gynécologues obstétriciens avec compétence chirurgicale, les gynécologues obstétriciens impliqués dans la procréation médicalement assistée, les gynécologues médicaux, les radiologues et les endocrinologues. Certaines localisations imposent une collaboration avec les chirurgiens digestifs et les urologues du fait de l’extension lésionnelle.

Cependant, le problème majeur de l’endométriose est l’identification précoce des patientes présentant des symptômes pouvant être associés à une endométriose d’où le rôle primordial dans une filière de soin des médecins généralistes, des sages-femmes, des gynécologues de ville, des infirmières scolaires, des médecins de centres de planning familiaux et des associations de patientes sans oublier les pédiatres qui peuvent être sollicités précocement dès l’apparition des menstruations.

 

Depuis 10 ans, la pratique clinique a changé, la médiatisation de l’endométriose devient très importante, et les patientes sont devenues des interlocutrices grâce à des associations nombreuses et pertinentes (EndoFrance, EndoMind).

 

L’endométriose est prise en charge de manière très hétérogène malgré de nombreuses recommandations, de plus, cette pathologie est sous-estimée expliquant que le délai moyen entre l’apparition des symptômes cliniques et le diagnostic soit supérieur à 8 ans (data européenne mais aucune donnée française). Ce retard au diagnostic explique partiellement la fréquence des formes sévères. Cette pathologie retentit à la fois sur la qualité de vie des patientes et sur la fertilité, représentant une cause plus importante que les infections génitales, au recours à la procréation médicalement assistée. Il convient de souligner que l’endométriose est la première cause d’absentéisme à l’école et dans le milieu professionnel La fréquence et la gravité de l’endométriose imposent une mobilisation importante à tous les stades de la prise en charge et justifie la création de centres experts ce qui va dans le sens des demandes d’association de patientes.